Tous les œufs dans le même panier

Au lendemain de la fermeture de Fessenheim, une tribune pronucléaire intitulée “Se fier au vent et au soleil, c’est refuser d’être responsable de la sécurité d’approvisionnement en électricité” est publiée dans Le Télégramme du 1er juillet 2020.

Le Télégramme – Tribune Henri Prévot

Pas un mot sur ce qui provoque en hiver les pics de consommation avec le radiateur électrique ni sur les déchets et les territoires contaminés, le nucléaire est une énergie propre à les en croire !! … et ceci 40 ans après l’enquête de Plogoff et l’abandon du projet !

Le Télégramme n’a pas fait écho du communiqué du 30 juin du Collectif anti-nucléaire Ouest https://www.can-ouest.org/fessenheim-attention-une-fermeture-peut-cacher-une-relance-du-nucleaire-a-louest/ qui a été envoyée à tous les médias de l’Ouest ;

Pas un mot de la réaction argumentée de Stéphane Lhomme, directeur de l’Observatoire du nucléaire à sa tribune (qui a d’ailleurs réagi par 2 fois cet été à deux tribunes assassines envers les antinucléaires du Monde et de Marianne) . Aussi nous la publions.

Dans sa récente tribune (Télégramme du 1er juillet), le polytechnicien Henri Prévot estime que les fermetures de réacteurs nucléaires – deux déjà effectives à Fessenheim (Alsace) et une douzaine officiellement à venir – vont mettre en défaut à l’avenir l’approvisionnement électrique de la France.

Pour M. Prévot, ces fermetures seraient des décisions insensées concédées par les dirigeants politiques à l’air du temps (montée en puissance de l’écologie) et « aux producteurs et vendeurs de batteries domestiques et de groupes électrogènes ».

C’est oublier que c’est l’industrie nucléaire elle-même qui est la cause de ce désamour de la part d’une classe politique qui, jusqu’alors, a soutenu aveuglément l’atome. Ni François Hollande (initiateur de la fermeture de Fessenheim, même s’il n’a pas tenu la promesse de la réaliser avant la fin de son quinquennat) ni Emmanuel Macron ne sont antinucléaires, bien au contraire. Mais ils sont bien obligés de constater que :

- Areva (devenue Orano) et EDF se sont totalement décrédibilisées avec leurs projets respectifs de réacteur EPR en Finlande et à Flamanville, chantiers sans fin (ils devaient être terminés respectivement en 2009 et 2012) et terriblement ruineux (au moins 12 milliards contre 3 annoncés au départ).

- Areva s’est aussi totalement déconsidérée avec le scandale inouï des milliers de pièces défectueuses produites dans les usines du Creusot, dont des dizaines ont été installées dans les centrales françaises malgré les contrôles qu’EDF était supposée opérer, et sans que l’Autorité de sûreté nucléaire ne s’aperçoive de quoi que ce soit pendant de longues années.

- EDF et Areva ont gaspillé des sommes astronomiques dans divers pays, et en particulier aux USA, pour y construire des réacteurs et autres installations nucléaires… qui n’ont jamais vu le jour.

- EDF continue de précipiter sa faillite avec un chantier de deux EPR en Angleterre qui suivant d’ores et déjà le chemin de leurs prédécesseurs : retards cumulatifs et pertes par milliards.

Dans ce contexte, et alors qu’Areva a déjà fait faillite, EDF se révèle totalement incapable de financer rénovation – et la remise à niveau post-Fukushima – de ses 56 réacteurs encore en service. C’est pourquoi, pour essayer de sauver le nucléaire, EDF doit… fermer des réacteurs ! L’idée étant de concentrer les derniers moyens financiers et humains sur un nombre réduit de centrales, probablement sur les moins âgées.

Il faut toutefois noter que l’industrie nucléaire ne s’effondre pas seulement en France mais globalement sur la planète, et ce processus irréversible n’est que légèrement freiné par les quelques dizaine de réacteurs en chantier en Chine, pays qui investit en réalité immensément plus dans les renouvelables que dans l’atome.

Le seul point sur lequel nous sommes d’accord avec M. Prévot, c’est que la question de l’énergie et du climat va se révéler un véritable casse-tête dans les années à venir. Mais il est clair que l’accompagnement de la fin du nucléaire sera une des pires difficultés : la France a mis tous ses œufs dans le même panier, il était donc inévitable que la situation soit inextricable 50 ans plus tard. Nous y sommes.

Stéphane Lhomme Directeur de l’Observatoire du nucléaire
http://www.observatoire-du-nucleaire.org

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Communiqué du 13 juin 2020

Nucléaire militaire : le feu à bord !
Arrêtons les frais, ouvrons une ère de paix

En cette période de pandémie, l’actualité nous replace devant la problématique de la défense nucléaire de la France : 4 Sous-marins Nucléaires Lanceurs d’Engins (SNLE), 6 Sous-marins Nucléaires d’Attaque (SNA) avec un budget annuel affecté à la défense nucléaire de plus de 4 milliards d’euros (6 milliards en 2025 !).

Le vendredi 12 juin 2020, un incendie à bord du sous-marin d’attaque à propulsion nucléaire (SNA) “le Perle” l’a mis hors d’état. En cours de maintenance, le combustible était déchargé ! Dans le cas contraire, cet incendie aurait pu se doubler d’un accident nucléaire et d’une contamination radioactive. Si le Ministère affirme que la chaudière nucléaire n’a pas été atteinte, il faut néanmoins remarquer que même en maintenance, celle-ci comporte des parties radioactives : « L’absence de combustible (à bord) ne signifie pas qu’il n’y a pas de radioactivité » – Bruno Chareyron (CRIIRAD).

Les SNA sont censés protéger les sous-marins lanceurs d’engins (SNLE)  qui  peuvent lancer des missiles M51 comme celui tiré ce même jour au large de Penmarc’h*. En fait le dispositif présenté dans la propagande française comme notre “assurance-vie”, “notre bouclier”, révèle son extrême fragilité aux aléas. La dissuasion nucléaire non seulement ne protège de rien, mais exacerbe les tensions géopolitiques, accroît la vulnérabilité de la France face à la menace terroriste avec la multiplication des sites nucléaires.

De plus elle atomise des milliards d’euros. Ce sous-marin étant détruit, c’est au minimum 1,5 milliard d’euros que l’Etat devra trouver pour accélérer son remplacement à moins que les citoyens ne s’en mêlent et exigent d’ouvrir une ère de paix en obligeant leurs gouvernants à ratifier le Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires (TIAN). Plusieurs milliards annuels de dépenses militaires pourraient être affectés à la Santé, la Culture et l’Education.

 * https://fan-bretagne.org/communique-du-12-juin-2020/

Contacts presse :  Marie Nicolas 06 72 50 89 14 / Alain Rivat : 06 65 72 31 66 / Chantal Cuisnier 06 84 14 58 87 /

La Fédération Anti-nucléaire Bretagne a été constituée le 27 octobre 2012 à Pontivy. Elle a pour but de structurer et d’amplifier l’action régionale du mouvement antinucléaire breton, et d’agir pour l’arrêt immédiat du nucléaire.

Le sous-marin nucléaire d’attaque Perle en rade de Toulon (mai 2000) – Photo Jean-Michel Roche CC BY-SA 3.0

Communiqué du 12 juin 2020

Malgré les protestations, le tir de missile
a bien eu lieu ce matin au large de Penmarc’h !

Annoncé comme imminent dans notre communiqué du 8 juin, l’information avait aussitôt circulé dans les réseaux sociaux indignant des dizaines de milliers de citoyens car en ces temps de pandémie, on aurait pu attendre du gouvernement qu’il priorise l’augmentation du salaire et le recrutement du personnel soignant : le coût de ce missile représente d’après le mouvement de la Paix, le salaire annuel de 7500 infirmières.

Mais sourde aux protestations exprimées dès le début de semaine, Florence Parly, ministre de la guerre, a l’indécence de se féliciter, après le tir qui a eu lieu ce matin de « l’excellence de la haute technologie des industries françaises » de la mort.

Alors que la colère gronde dans les mouvements sociaux ces dernières années et semaines, le gouvernement continue en faisant promotion de la  violence des armes nucléaires au moment où tout devrait être fait pour conduire des actions de paix en s’appuyant sur l’éducation, la culture, le respect de l’environnement, la santé.

En 2017, plus d’une centaine de pays ont déposé à l’ONU un traité bannissant les armes nucléaires, car ils refusaient de se laisser terroriser par le gang des 5 pays possédant initialement la bombe atomique (USA, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France).

Plus que jamais, les gens de bonne volonté doivent continuer à unir leurs forces pour un avenir libéré du nucléaire. La culture de paix doit triompher.

Radar de suivi – 12 juin 2016 – FAN Bretagne

Contacts presse :  Marie Nicolas 06 72 50 89 14 / Chantal Cuisnier 06 84 14 58 87 / Alain Rivat 06 65 72 31 66 /

La Fédération Anti-nucléaire Bretagne a été constituée le 27 octobre 2012 à Pontivy. Elle a pour but de structurer et d’amplifier l’action régionale du mouvement antinucléaire breton, et d’agir pour l’arrêt immédiat du nucléaire.

Les réactions dans la presse suite à l’annonce du tir de missile

La publication du communiqué de la FAN Bretagne a suscité de nombreuse réactions sur FaceBook (en 48h, plus de 200 partages et plus de 18000 vues)) et dans la presse. En voici une sélection :

France 3 Bretagne : Tir de missile prévu dans le ciel finistérien : “un gaspillage” pour les associations

Ouest-France : Des tirs d’essai de missiles lancés depuis des sous-marins nucléaires prévus au large du Finistère

Le Télégramme : Missile M 51 : les essais se préparent

Le Télégramme : Tirs de missile au large de Penmarc’h : une zone de pêche fortement limitée

20 Minutes : Finistère : Plusieurs tirs d’essai de missile prévus au large d’ici la mi-juillet

La Croix : Bretagne : mobilisation contre des essais de tirs de missiles nucléaires

Communiqué du 8 juin 2020

Encore un tir de missile M51 imminent au large de Penmarc’h !

A peine la côte du Sud Finistère rendue au public, déconfinée, un tir de Missile 51 est prévu le 9 juin 2020 entre 9h 30 et 17h 30 au large de Penmarc’h avec des reports possibles du 10 au 17 juillet.

Faut-t-il rappeler que ce nouveau missile mesure 12 m de haut et pèse 50 tonnes, pouvant embarquer une force de frappe de 600 fois Hiroshima sur 9000 km ?

Faut-il rappeler qu’un précédent missile M51 tiré le 5 mai 2013 avait explosé lors de son lancement, interdisant la pêche et autres activés littorales pendant plusieurs mois !

C’est une obscénité, en ces temps de pandémie : sachant que chaque essai coûte plus de 120 millions d’Euros et que la Loi de programmation militaire augmente son budget de plusieurs milliards ces prochaines années alors que la Santé, la Culture et l’Education manquent cruellement de moyens.

Vaine et dangereuse, cette reprise des essais ne fait qu’exacerber les tensions et accroît la vulnérabilité de la France. Elle est en contradiction totale avec le TNP (Traité de Non-Prolifération) qui reconnaît que certains Etats peuvent détenir l’arme nucléaire mais à condition (article IV) que ceux-ci réalisent de « bonne foi » un processus de désarmement nucléaire.

Une fois encore, dans quel état d’esprit sommes-nous ? Quel genre de contorsion morale devons- nous accomplir pour accepter que la France développe et modernise cette arme de destruction massive.

Une fois encore !

La FANB (la Fédération Antinucléaire de Bretagne) en ce qui concerne le nucléaire militaire et civil exige :

  • L’arrêt immédiat de l’exploitation de l’énergie nucléaire
  • L’arrêt des programmes de recherche et de développement pour cette technologie.

Contacts presse :  Marie Nicolas 06 72 50 89 14 / Chantal Cuisnier 06 84 14 58 87 / Alain Rivat : 06 65 72 31 66 /

La Fédération Anti-nucléaire Bretagne a été constituée le 27 octobre 2012 à Pontivy. Elle a pour but de structurer et d’amplifier l’action régionale du mouvement antinucléaire breton, et d’agir pour l’arrêt immédiat du nucléaire.