Où sont les anciennes mines d’uranium en Bretagne ?
Vingt-deux sites ont été exploités en Bretagne, entre 1956 et 1984 (voir infographie). Les travaux miniers ont été largement souterrains. Dans certains sites, toutefois, l’uranium a été extrait à ciel ouvert. C’est le cas à Bubry (sites de Keryacunff et Ty Gallen), Persquen (Prat Merien) et Meslan (Rosglas).
Les sites bretons sont-ils décontaminés ?
La Criirad (commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) avait réalisé des mesures en 2008. Elles montraient « des flux de rayonnement gamma 10 à 20 fois supérieurs au niveau naturel », près de trois anciennes mines, à Lignol, Berné et Meslan. Depuis 1991, c’est Areva, le numéro un mondial du nucléaire, qui est chargé de la surveillance et du suivi de ces sites.
Un porte-parole de l’entreprise assure : « Nous avons fait un certain nombre de réaménagements sur les sites bretons ». Les chantiers souterrains ont-ils été remblayés ? Les mines à ciel ouvert ont-elles été vidées ? « Nous examinons, au cas par cas. »
Pourquoi un bilan de fonctionnement ?
Une circulaire de juillet 2009 demandait à Areva de réaliser des « bilans de fonctionnement » pour les sites ayant accueilli des usines de traitement. Attendu depuis avril 2011, il sera présenté aujourd’hui dans le cadre d’une commission locale d’information et de surveillance à la préfecture du Morbihan, à Vannes. Cette réunion, fermée à la presse, regroupe élus et représentants d’associations locales, dont Roz glas, qui rappelle qu’« à partir de 2018, date de la fin des concessions à Areva, ce sera aux propriétaires privés ou aux maires de dépolluer ces sites. »
Que craignent ces associations ?
L’association Roz glas et la Criirad demandent « une signalisation urgente des sites miniers ouverts au public et une décontamination dans les plus brefs délais ». Elles craignent que « la réunion fasse gagner du temps à Areva, sans faire bouger les choses », et déplorent « l‘inertie des services officiels et leur manquement aux missions de protection de la population ». De son côté, la préfecture du Morbihan indique que « toutes les interrogations soulevées lors de ce comité seront transmises à Areva pour compléments d’information ou études supplémentaires. Le processus reprendra après la tenue de ce comité et une information vers les médias sera programmée. »