Des membres de l'Observatoire du démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis visitent le chantier, le 6 juin 2001. FRED TANNEAU / AFP

Incendie de la centrale de Brennilis. Que dit l’État ?

Lettre au Procureur de la République du Tribunal de Grande Instance de Quimper

Bretagne, Quimper le 17 octobre 2015

Monsieur le Procureur de la République du Tribunal de Grande Instance de Quimper

Copie à Monsieur le Préfet du Finistère

Nous soumettons à votre attention des faits concernant l’incendie dans le bâtiment réacteur de la centrale nucléaire de Brennilis survenu le 23 septembre 2015, lors d’une opération de tronçonnage de pièces métalliques pour conditionner des déchets radioactifs dans un atelier en plexiglas et matières plastiques.

En effet, dans son communiqué du 28 septembre publié sur son site à ce lien https://www.edf.fr/groupe-edf/producteur-industriel/carte-des-implantations/centrale-nucleaire-de-brennilis/actualites et que nous joignons au courrier, EDF indique -« la direction du site nucléaire de Brennilis a décidé de déclarer cet événement à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) au niveau 1 de l’échelle INES qui en comporte 7, en raison d’une analyse de risque incendie insuffisamment réévaluée sur une opération finale d’un chantier »- ce qui révèle une carence manifeste dans la sécurité exercée au niveau du site et donc la mise en danger de la vie d’autrui : travailleurs, sapeurs pompiers, population habitant les environs de la centrale.

Il semblerait que :

– d’une part, les pompiers de Brasparts et Morlaix (non spécialisés dans les interventions en zone contaminée) ont pénétré pour éteindre l’incendie dans le bâtiment réacteur en tenue « conventionnelle » et non en combinaison étanche dite « combinaison NBC » ou « NRBC » et ils étaient munis d’un appareil respiratoire filtrant alors que la zone était une zone contaminée dans le bâtiment réacteur et où les travailleurs de la centrale étaient équipés d’un scaphandre

– d’autre part, les pompiers de Brest spécialisés dans les interventions en zone contaminée ne soient intervenus qu’après l’incendie éteint. Il y a eu donc une possibilité d’exposition interne et externe du personnel et des pompiers de Brasparts et Morlaix.

En ce qui concerne les travailleurs, 7 associations avaient saisi en 2011 le Conseil d’Etat par rapport à l’autorisation de découpe des échangeurs, opération la plus pénalisante en termes d’exposition aux rayonnements ionisants d’après une documentation interne d’EDF que nous vous joignons au courrier. Le lieu où s’est produit l’incendie présentait des restrictions d’accès et d’activités qui auraient du être prises en compte avant le début même du chantier parce qu’elles exposaient les opérateurs à une contamination interne et externe.

Nous sommes à votre entière disposition pour toute explication dont vous pourriez avoir besoin. D’avance, nous vous remercions de bien vouloir nous tenir au courant des suites que vous voudrez bien donner à cette affaire.

Dans l’attente, nous vous prions de recevoir, Monsieur le Procureur, nos salutations respectueuses

Pour aller plus loin :

Le Monde : http://www.lemonde.fr/energies/article/2015/09/23/un-incendie-maitrise-a-la-centrale-nucleaire-en-demantelement-de-brennilis-en-bretagne_4768815_1653054.html

Ouest-France : http://www.ouest-france.fr/incendie-de-la-centrale-les-antinucleaires-ecrivent-au-procureur-3780669

et  Article papier paru dans OF Finistère 21 oct 2015 (PDF)

les-antinucleaires-ecrivent-au-procureur

Fédération anti-nucléaire
s/c Sortir du nucléaire Cornouaille
53 impasse de l’Odet
29 000 QUIMPER
Contact : Marie Nicolas 06 72 50 89 14  /  Chantal Cuisnier 06 84 14 58

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