Flamanville 1er octobre 2016, sur le port de Diélette.
Par Chantal Cuisnier porte-parole Collectif anti-nucléaire Ouest et Fédération antinucléaire Bretagne.
« Nous voici plusieurs milliers de personnes rassemblées aujourd’hui dans le Cotentin, dans ce beau pays du peintre Millet et du poète Prévert mais colonisé par l’envahisseur nucléaire.
Il n’y a pas de région en France qui n’échappe à cette mainmise en Bretagne ou ailleurs. En Bretagne :
- avec la base de sous-marins lanceurs de missiles nucléaires à l’Ile Longue, sa centrale de Brennilis toujours en démantèlement trente ans après sa mise à l’arrêt,
- ses anciennes mines d’uranium dans le Morbihan, dans les Côtes d’Armor ou en Loire-Atlantique avec ses résidus radioactifs laissés dans les chemins de randonnée ou percolant dans les ruisseaux ou dans les Pays de Loire avec la centrale de Chinon
- les 11 millions de tonnes de résidus miniers de l’ancienne usine de traitement du minerai d’uranium de l’Ecarpière,
- le projet de mini-centrales nucléaires baptisées « Flex Blue » développées en collaboration avec les arsenaux de Lorient, Brest et Cherbour
Et en Normandie, où la liste est encore plus lourde avec
- les centrales de Paluel, Penly et Flamanville, leurs vieux réacteurs de plus de 30 ans et l’EPR de 1650 MW en fin de construction mais sûrement bientôt abandonné,
- l’Arsenal de Cherbourg, le terminal ferroviaire de Valognes,
…. les routes du plutonium vers Marcoule, l’usine d’extraction du plutonium de la Hague, le Centre de Stockage Manche dont la capacité d’accueil des déchets les plus radioactifs vient d’être doublée en attendant que le projet CIGEO à Bure s’ouvre un jour avec la plaque tournante qu’est ‘ICEDA du Bugey.
Oui, l’opposition au crime nucléaire qui a démarré au lendemain d’Hiroshima avec Albert Camus est toujours debout. Nous venons d’en faire la démonstration.
Et à Flamanville, la résistance n’est pas nouvelle. Elle a commencé il y a plus de 40 ans lors du projet d’implantation des réacteurs qui devaient être au nombre de quatre. Et il y a 10 ans, des dizaines de milliers de personnes sont venues à Cherbourg sous une pluie battante pour dire NON au projet EPR.
Mais ne baissons surtout pas les bras car aujourd’hui nous sommes à une période charnière où l’industrie nucléaire ne veut pas reconnaître le fiasco de l’EPR et veut engloutir en pure perte 100 milliards d’euros car la cuve élément clé de sûreté, ne peut être changée. Et c’est là qu’il faut que chacun de nous se mobilise pour faire pencher la balance et arrêter la fuite en avant, avec le levier qui lui convient : artistique, scientifique, politique, juridique, humoristique…
Rejoignez l’association locale anti-nucléaire la plus proche ou créez votre groupe. Mettez vous en relation avec les autres associations. Soyons créatifs, l’intelligence collective doit venir à bout de cette aberration nucléaire. Oui, indignons-nous comme le disait Stéphane Hessel et résistons à la fureur nucléaire.
Le nucléaire est une énergie de destruction massive, inacceptable à tout point de vue moral, social, démocratique, biologique par les atteintes au vivant. Il y a 40 ans, les antinucléaires ont fait renoncer EDF à tout nouveau projet de centrale au Carnet, à Erdeven, puis Porsmoguer puis Plogoff. Nous devons porter cette espérance d’aller vers une société libérée du joug du nucléaire, sobre et autonome en énergie.
Que l’Esprit de Plogoff souffle sur Flamanville ! Le Collectif anti-nucléaire Ouest compte sur vous tous ici présent pour le propager. »
Flamanville, 1er octobre 2016
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