Cocorico ! Le conseil d’administration d’EDF vient d’annoncer, à l’issue d’ une réunion tendue, la vente de deux réacteurs EPR à la Grande Bretagne avec le constructeur chinois.CGN.…21 milliards avoués , 33 selon d’autres estimations. En réalité, EDF se refile à elle-même, deux EPR à Hinkley Point, par l’intermédiaire de British Energy, sa filiale anglaise .
Mais qui va prendre les risques financiers, aujourd’hui les plus visibles?
Démantèlement partiel de Brennilis : EDF réclame encore une prolongation.
Il est plus urgent d’arrêter les centrales que de les démanteler.
La centrale de Brennilis est arrêtée depuis plus de 30 ans et son démantèlement « tellement dément » n’en finit pas. Ce devait être la vitrine, elle en illustre le fiasco démontrant que le nucléaire est dans l’impasse. Le décret de démantèlement partiel de 2011 autorisait jusqu’en juillet 2016 des travaux qui n’avaient pu être achevés lors du premier décret de 1996, notamment la station de traitement des effluents (STE). Cela fera donc 20 ans qu’EDF tente de la démanteler, passant sous silence ses déboires successifs. Le délai expirant, elle redemande à nouveau un délai supplémentaire de 2 ans ; le projet de modification du décret est en consultation jusqu’au 25 juillet. (1)
Que s’est-t-il passé au large de Penmarc’h le 15 juin 2016 entre 5H30 et 10H* ?
Mercredi 15 juin 9h 35 : le radar de suivi du tir du missile nucléaire M51 prévu aujourd’hui se replie, comme le montre la photo prise par les militants de la Fédération Antinucléaire Bretagne présents sur les lieux !
La marine procèdera à un tir de missile M51. Une nouvelle version du missile : 12m de haut, de 2m de diamètre et d’une masse supérieure à 50 tonnes, destiné à embarquer une puissance de frappe de 600 fois Hiroshima jusqu’à 9000 km de distance (Chine, Corée du Nord ?) en totale violation du Traité de Non-Prolifération Nucléaire et que la Marine appelle « modernisation ». L’avant dernier missile M51 testé a explosé en vol pour des problèmes de « qualité industrielle » en mai 2013.
Une fois encore !
L’essai réussi ou raté coûtera, en nos temps de vaches maigres budgétaires, au moins la bagatelle de 120 millions d’euros.
La circulation des bateaux ou des aéronefs sera interdite dans une zone en deçà et au-delà des 12 miles nautiles des eaux territoriales entre le 13 et le 16 juin 2016 si tout se passe bien mais qui pourrait s’étendre jusqu’au 5 juillet, pendant la période où la pêche à la langoustine bat son plein. Nous rappelons qu’en 2013 ces mêmes grands territoires maritimes ont été interdits afin de rechercher les malheureux débris du missile explosé et ceci pendant plusieurs mois.
Fukushima il y a 5 ans, Tchernobyl il y a 30 ans, Three Mile Island il y a 38 ans, Kytchym et Sellafield il y a 59 ans, devons-nous accepter que la liste des catastrophes nucléaires s’allonge ? Combien de temps vivrons-nous encore avec la menace des armes nucléaires qui ont détruit Hiroshima et Nagazaki il y a presque 71 ans ?
Le nucléaire est une énergie de destruction massive. De la mine d’uranium aux déchets en passant par l’exploitation des réacteurs et leur démantèlement, ou encore la préparation des ogives nucléaires, un lourd tribut est payé par les travailleurs du nucléaire, l’environnement et la population forcée d’habiter sur les zones contaminées.
Le nucléaire est une énergie qui empêche la démocratie. Société nucléaire, société militaire, scandaient les manifestants des années 70-80. Les derniers événements malheureusement leur donnent raison. La menace avérée d’attentats sur des sites nucléaires, qui a fait se réunir 50 chefs d’Etat à Washington le 31 mars, a été l’occasion de renforcer encore l’arsenal policier, militaire et répressif.
Le nucléaire est moralement, socialement, économiquement inacceptable. Comment peut-on accepter une industrie aussi mortifère qui ne peut fonctionner sans le sacrifice de ses travailleurs, sans rendre inhabitables des régions de plus en plus étendues, sans hypothéquer gravement la santé actuelle de millions de personnes et celle des générations futures à qui on lègue le poison de déchets radioactifs qu’on ne sait pas confiner, sans un coût qui s’avère de jour en jour pharaonique, sans injection massive d’argent public et un endettement colossal ?