Communiqué des associations (*) membres de la Commission locale d’information – CLI – de Brennilis :
Les associations, inquiètes, donnent leur point de vue et réaffirment leur demande de réunion ouverte au public.
M. Maille, président de la CLI, nous avait invités au « point presse » suivant la CLI, mais il a oublié de nous dire quel jour et à quelle heure ! De plus, nous trouvons son compte rendu paru dans la presse un peu optimiste.
Il a oublié d’indiquer qu’il y a eu une inondation du chantier cet hiver et que, malgré le « rabattement », 1 000 tonnes de terre contaminée supplémentaires ont dû être évacuées et les effluents pompés puis traités. Un engin a aussi percé le mur de la station de transfert des effluents, involontairement.
Bien sûr l’ASN, rassurante, annonce que la réhabilitation de l’ancien chenal est atteinte (avant ou après l’inondation ? Ce n’est pas précisé).
Nous avons demandé des chiffres. EDF comme l’ASN ont refusé de les donner se contentant de : « c’est globalement satisfaisant ».
« Le démantèlement des échangeurs est correctement mené, les intervenants semblent avoir une compétence affirmée en radioprotection. Les exigences sont « globalement » respectées. La gestion des déchets sur les chantiers paraissait bonne » a dit l’ASN.
Les représentants de la CLI qui sont allés à la conférence sur le démantèlement à Paris, le 16 juin, ont pourtant entendu le sous-directeur EDF chargé du démantèlement indiquer que la procédure de découpage de matériel contaminé, comme cela s’est fait à Brennilis, ne serait pas reconduite. A Chooz, le matériel est préalablement décontaminé et à Chinon, les éléments seront découpés sous l’eau, comme en Allemagne.
EDF ne souhaite pas perpétuer la solution du stockage intermédiaire. La « solution » ICEDA du BUGEY va-t-elle être revue, voire abandonnée ? Rappelons que l’ASN ne donne pas le feu vert au dossier du démantèlement complet, présenté par EDF, tant qu’il n’y a pas de solution « opérationnelle » pour les déchets les plus radioactifs.
De plus l’ASN « exige » que les dossiers de démantèlements soient élaborés au cours du fonctionnement des réacteurs. Un « préalable » de trois ans est institué lors du dépôt du dossier, avant le lancement de mise à l’arrêt définitif d’un réacteur.
Nous avons donc raison d’être particulièrement « attentifs ».
Nous avons rappelé que la CIPR (Commission Internationale de Protection Radiologique – le gendarme de l’atome) a précisé en 1990 que « il n’y a pas de seuil en dessous duquel il n’y a pas d’effet ». Autrement dit, tout produit radioactif, naturel ou artificiel, est cancérigène, dès le premier becquerel émis. Une mise en garde vite oubliée au profit du « ALARA » (en français « aussi bien que possible ») qui permet à l’ASN de répondre « globalement satisfaisant ».
EDF nous a aussi indiqué que 440 548 m3 d’eau, pompés sous les anciennes piscines et sous la station de traitement des effluents, ont été déversés dans le lac en 2013 : « pas de problème, on avait droit à 750 000 m3 ! » Cela fait tout de même plus de 3 000 méga becquerels de tritium, pas forcément inoffensifs, rejetés dans la nature, s’écoulant vers les stations de pompage d’eau potable en aval.
Un dialogue courtois, des fiches en couleurs rassurantes, et des non-dits qui laissent les associations inquiètes devant l’acceptation sans réaction de certains élus. Il nous paraît donc indispensable que les réunions deviennent publiques, ouvertes à la presse et au public.
(*) Eau et Rivières de Bretagne – ERB, Groupe Mammalogique Breton – GMB, Vivre dans les Monts d’Arrée – VMA – et Agir pour un Environnement et un Développement Durables – AE2D